vendredi 14 mars 2014

Les Terres-Perdues, de Edouard Beck


"Les Terres-Perdues" est un roman écrit par Edouard Beck et publié chez Mon Petit Editeur.

"Le vol d'un ancien papyrus place l'inspecteur Richard White et le jeune Julien Thot dans des situations qui bouleverseront à jamais leur vie et leur vision des choses. Quand les secrets, les trahisons et les meurtres s'accumulent, une seule question persiste ... Que sont les terres-perdues ?"

En lisant le résumé je me suis demandée comment un livre qui apparaissait en premier lieu comme un bon policier pouvait être arrivé dans ma boîte aux lettres afin d'être chroniqué sur un blog de SF...
Mais j'avoue que dès les premières lignes j'ai été littéralement plongée dans l'histoire ! 
Tout commence en 1947 quand un enfant, Peter, perd sa mère dans l'incendie de la demeure familiale. Sauvé in extremis Peter est placé dans une famille, son père ayant mystérieusement disparu après le drame. 
En 1959 Archibald Thot, père de Peter est retrouvé mort noyé sans avoir pris une ride. Il effectuait des recherches sur ces mystérieuses Terres-Perdues...
2009 : le vol d'un papyrus relance la recherche des Terres-Perdues, un "autre monde où on ne vieillit pas". Jonathan et Julien Thot (fils et petit fils de Peter) vont à leur tout se trouver plonger au coeur de ce secret familial qu'est la recherche de cette île.

Sur les pas de René Barjavel

Edouard Beck nous livre ici un roman qui fait écho à René Barjavel. On retrouve en effet un clin d'oeil au roman uchronique paru en 1973 et intitulé "Le Grand secret" : son thème ? une île, secret bien gardé, sur laquelle un "virus" offrant l'immortalité serait contenu.
Bien sûr si le thème de l'île mystérieuse et de l'immortalité sont communes aux deux oeuvres, Edouard Beck s'éloigne de celle de Barjavel pour nous offrir une histoire originale et emplie de suspens.
"Les Terres-Perdues" nous offre un voyage dans le temps. Nous suivons les pas de plusieurs générations d'une même famille ainsi que ceux de l'inspecteur Richard White chargé de retrouver le papyrus volé. 
Ma crainte, en découvrant tous les personnages, était de me retrouver perdue au beau milieu de cette foule sans savoir qui était qui ! Il n'en est rien ! Edouard Beck pose ses personnages au fur et à mesure au début du roman : il les présente en détail, nous parle de leur passé et leur donne une dimension et une profondeur qui les rendent quasi-réels. Au final nous faisons connaissance avec eux et il est ensuite impossible de les mélanger une fois plongé dans le feu de l'action. Fort heureusement d'ailleurs car l'histoire est  riche en rebondissements et en flash-back !
Un plus à mes yeux : les références à l'Egypte. J'ai toujours beaucoup aimé tout ce qui a trait aux pharaons, aux papyrus et mystères de l'Egypte ancienne. L'auteur s'est aussi inspiré du mythe de l'Atlantide. 
Ce livre est bien documenté et donne un côté réel à un récit fantastique.

Une écriture de qualité

Edouard Beck fait partie de ces auteurs (trop) discrets à côté desquels on aurait pu passer et qu'il est plaisant de découvrir.
Sa très belle écriture sert le récit sans jamais s'essouffler. Elle se veut fluide et nous porte d'un bout à l'autre de l'histoire.
L'auteur maîtrise à la perfection des figures de styles telles que les assonances et les allitérations, jouant  sur la sonorité des mots et offrant ainsi des effets sonores : "La feuille perturbe le reflet se propageant en une onde circulaire. Une longue seconde s'écoule et la fine flaque retrouve sa clarté, son calme. Une paire de bottes écrase la feuille et frappe la flaque qui s'ouvre en deux." : dans le contexte on perçoit le souffle du vent, les clapotis de l'eau et les craquements des pas.
Edouard Beck offre à son lecteur une écriture poétique : "Une feuille se détache, seule, bercée par l'haleine d'Hélios, virevoltant dans l'opacité de la nuit".

Je recommande ce livre non seulement aux adeptes de récits fantastiques mais aussi aux amoureux de la langue française et de la poésie. Nul doute que ce récit comblera vos moments de lectures !
Un point négatif me demanderez-vous ? Oui ! Page 311 : "Fin du livre I, A suivre...". Car oui une fois plongé dans un si beau roman on ne peut que souhaiter le poursuivre !

Lady Fae

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