samedi 29 novembre 2014

Clavim Cedo, de Jean-Paul Cardeilhac



"Donne la clé", tel est le titre de l’ouvrage, édité chez La Pierre Philosophale, ici présenté, mais aussi la supplique que souhaiterait adresser la lectrice que je suis à l’auteur ! Bien après avoir achevé ma lecture, je cherche encore les clés de compréhension de cet ouvrage, qui n’est que la première "pierre" d’une saga de quatre tomes.

Derrière Clavim Cedo, on perçoit un travail titanesque ainsi qu’une réflexion profondément métaphysique de l’auteur. Ce dernier impressionne par son évidente érudition, mais aussi par la qualité de ses références. Son implication dans le projet Clavim Cedo est manifeste. Jean-Paul Cardeilhac nous livre très certainement ici l’œuvre de sa vie. Il ne s’agit pas que d’un livre. C’est tout un univers que l’auteur crée et cherche à faire vivre, n’hésitant pas à développer celui-ci à travers, notamment, illustrations ou vidéos. Tout ceci pourrait être le gage d’une lecture passionnante, voire d’une véritable révélation pour le lecteur. Malheureusement, tel n’est pas le cas. Jean-Paul Cardeilhac perd son lecteur dans les méandres d’un roman qui se veut, comme indiqué au dos de l’ouvrage, à la fois épopée chevaleresque, conte fantastique, philosophique et roman d’aventures aux accents utopiques. Certes, l’auteur fournit quelques outils de compréhension de l’œuvre, comme une carte des lieux de l’action, (téléchargeable) mais cette "clé" est insuffisante. A vouloir "en faire trop" (trop d’univers, trop de niveaux de lecture, trop de personnages, trop de références, etc), Jean-Paul Cardeilhac porte atteinte à la fluidité de l’ouvrage et donne du fil à retordre à un lecteur qui ne parvient pas à se laisser porter par la quête du héros. L’imbrication de tous ces éléments introduit une confusion et alourdit le propos. Il m’est d’ailleurs impossible de résumer ici, en quelques lignes, l’intrigue. Je me contenterai donc de présenter l’ouvrage comme l’épopée de Rigel, dans une autre dimension, sous forme de voyage initiatique. Le héros est conduit sur les routes suite à des évènements tragiques. Il croisera alors de nombreux personnages, avec lesquels il partagera sa quête de liberté et d’indépendance.

Le style de l’auteur, particulièrement travaillé, pourrait faire honneur à ses maîtres, parmi lesquels on trouve aussi bien Chrétien de Troyes que George R.R.Martin (Le Trône de Fer). Le caractère hétéroclite de ces références ne semble toutefois conduire notre auteur qu’à employer un style particulièrement lourd, que l’on pourrait qualifier parfois d’ampoulé ou pompeux.

Pour résumer, ce travail de longue haleine et d’une richesse indéniable ne parvient cependant pas à "embarquer" le lecteur, qui achève sa lecture au bord de l’indigestion.

Athina

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