"Donne
la clé", tel est le titre de l’ouvrage, édité chez La Pierre Philosophale, ici présenté, mais
aussi la supplique que souhaiterait adresser la lectrice que je suis
à l’auteur ! Bien après avoir achevé ma lecture, je cherche
encore les clés de compréhension de cet ouvrage, qui n’est que la
première "pierre" d’une saga de quatre tomes.
Derrière
Clavim Cedo, on perçoit un travail titanesque ainsi qu’une
réflexion profondément métaphysique de l’auteur. Ce dernier
impressionne par son évidente érudition, mais aussi par la qualité
de ses références. Son implication dans le projet Clavim Cedo est
manifeste. Jean-Paul Cardeilhac nous livre très certainement ici
l’œuvre de sa vie. Il ne s’agit pas que d’un livre. C’est
tout un univers que l’auteur crée et cherche à faire vivre,
n’hésitant pas à développer celui-ci à travers, notamment,
illustrations ou vidéos. Tout ceci pourrait être le gage d’une
lecture passionnante, voire d’une véritable révélation pour le
lecteur. Malheureusement, tel n’est pas le cas. Jean-Paul
Cardeilhac perd son lecteur dans les méandres d’un roman qui se
veut, comme indiqué au dos de l’ouvrage, à la fois épopée
chevaleresque, conte fantastique, philosophique et roman d’aventures
aux accents utopiques. Certes, l’auteur fournit quelques outils de
compréhension de l’œuvre, comme une carte des lieux de l’action,
(téléchargeable) mais cette "clé" est insuffisante.
A vouloir "en faire trop" (trop d’univers, trop de
niveaux de lecture, trop de personnages, trop de références, etc),
Jean-Paul Cardeilhac porte atteinte à la fluidité de l’ouvrage et
donne du fil à retordre à un lecteur qui ne parvient pas à se
laisser porter par la quête du héros. L’imbrication de tous ces
éléments introduit une confusion et alourdit le propos. Il m’est
d’ailleurs impossible de résumer ici, en quelques lignes,
l’intrigue. Je me contenterai donc de présenter l’ouvrage comme
l’épopée de Rigel, dans une autre dimension, sous forme de voyage
initiatique. Le héros est conduit sur les routes suite à des
évènements tragiques. Il croisera alors de nombreux personnages,
avec lesquels il partagera sa quête de liberté et d’indépendance.
Le
style de l’auteur, particulièrement travaillé, pourrait faire
honneur à ses maîtres, parmi lesquels on trouve aussi bien Chrétien
de Troyes que George R.R.Martin (Le Trône de Fer). Le caractère
hétéroclite de ces références ne semble toutefois conduire notre
auteur qu’à employer un style particulièrement lourd, que l’on
pourrait qualifier parfois d’ampoulé ou pompeux.
Pour
résumer, ce travail de longue haleine et d’une richesse indéniable
ne parvient cependant pas à "embarquer" le lecteur,
qui achève sa lecture au bord de l’indigestion.
Athina
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